Près de la moitié des déchets générés par les humains sont des déchets organiques, en grande partie compostables. Les enfouir ou les incinérer causerait une pollution supplémentaire et un gaspillage de ressources. Il est donc préférable de trier les produits compostables et de les orienter vers des filières de compostage, contribuant ainsi à une économie circulaire de la biomasse et réduisant les émissions de carbone. Si votre municipalité ne dispose pas d’un système de compostage, vous pouvez également composter chez vous ! Cet article expliquera les différences entre plusieurs termes proches : “compostage industriel”, “compostage commercial”, “compostable”, “biodégradable”. Il fournit également une liste d’éléments compostables ou non pour ceux qui souhaitent composter à la maison.
Que signifie “compostable” ?
“Compostable” est un adjectif décrivant un matériau capable de se décomposer sous l’action de micro-organismes, en dioxyde de carbone, eau et humus dans certaines conditions. Le compostage est un processus contrôlé par l’homme : composition du tas de compost, humidité, température. Des labels de compostage industriel ou domestique garantissent la totale biodégradabilité de certains produits comme les pailles ou couverts éco-responsables, dans leurs conditions respectives et dans un délai donné.
Différences entre compostage industriel et domestique
On distingue deux méthodes principales de compostage : industriel et domestique. Le compostage industriel traite les déchets organiques de façon centralisée, à grande échelle, avec un contrôle rigoureux de tous les paramètres pour une décomposition rapide d’un grand volume de déchets. Le compostage domestique est une approche plus flexible et accessible au grand public. Les déchets traités sont ceux produits par le foyer et le compost obtenu est utilisé pour le jardinage à domicile.
Compostable vs biodégradable : quelle différence ?

“Biodégradable” caractérise un matériau capable de se décomposer dans la nature sous l’action de micro-organismes, sans intervention humaine. La principale différence avec “compostable” est l’absence de contrôle et de durée imposée pour la biodégradation. Au sens large, un plastique pétrole sourcé peut être qualifié de biodégradable même s’il met des siècles à se décomposer. À l’inverse, des labels de compostage industriel ou domestique garantissent des durées maximales de décomposition de 180 et 360 jours respectivement avec 90% de matière dégradée. Un produit compostable est toujours biodégradable mais l’inverse n’est pas vrai.
3 bonnes raisons de vous lancer dans le compostage domestique
Le compostage domestique est la meilleure solution pour valoriser vos déchets organiques, surtout si votre commune ne dispose pas de filière de compostage centralisée. Voici 3 avantages à vous lancer :

Réduction des déchets ménagers
Entre déchets de cuisine et de jardin, un foyer produit rapidement un volume important de déchets organiques ainsi que de plus en plus de produits compostables. Composter permet de moins sortir sa poubelle et dans certains pays, de payer moins de taxes au poids des ordures.
Réduction du gaspillage des ressources
Sans solution de compostage, la part organique des ordures aboutit dans des décharges où elle se décompose très lentement au lieu de retourner à la terre, ou dans des incinérateurs qu’elle encombre par sa forte teneur en eau. Votre compost produira au contraire un précieux humus pour enrichir vos plantes et capturer le carbone dans le sol.
Plus respectueux pour l’environnement
Enfouis, les déchets organiques produisent du méthane, gaz à effet de serre. Brûlés, ils génèrent des résidus polluants et réduisent la durée de vie des fours. Le compostage domestique est donc une solution plus écologique.
Pourquoi le compostage est-il si important pour l’environnement ?
En réduisant les volumes de déchets à enfouir ou incinérer, le compostage augmente leur espérance de vie tout en orientant la part organique vers une valorisation optimale. Par ailleurs, le compostage permet de fixer le carbone dans le sol, limitant ainsi l’appauvrissement des terres et le changement climatique. Qu’il s’agisse de trier ses déchets compostables, de les apporter dans une infrastructure municipale, ou de composter soi-même, ces gestes concrets sensibilisent à l’importance de la protection de l’environnement.
Que peut-on composter ?

Déchets de jardinage
Feuilles mortes, branchages, fleurs fanées… Les déchets de jardinage sont d’excellentes sources naturelles de compost, surtout si vous avez un bout de jardin.
Restes alimentaires
De nombreux déchets alimentaires peuvent être compostés mais les composteurs domestiques et certains sites industriels n’acceptent que les végétaux : épluchures, coques… La viande, les matières grasses et les produits laitiers peuvent poser des problèmes. Renseignez-vous sur les consignes de votre infrastructure.
Objets du quotidien
Filtres à café non blanchis, marc de café, sachets de thé non plastifiés, essuie-tout ou carton non blanchi… Des certifications existent pour garantir la compostabilité de certains produits de consommation courante. Attention, les produits labellisés pour le compostage industriel ne peuvent pas être compostés à domicile. Et il faut que votre commune achemine bien les biodéchets collectés vers un site de compostage industriel.
Déchets agricoles
La bagasse de canne à sucre, les coques de cacahuètes, la paille de blé ou les rafles de maïs… Ces résidus verts sont de précieux gisements de compost. Mais leur importante volumétrie limite les capacités de traitement. Certains sont donc brûlés. Des entreprises innovantes les valorisent désormais sous forme de produits labellisés pour le compostage domestique, comme [les pailles en bagasse de canne à sucre de renouvo.
Que ne peut-on pas composter ?

Produits traités chimiquement :
De nombreux produits du quotidien sont rendus imperméables ou colorés grâce à des additifs chimiques qui empêchent leur compostage et risquent même de contaminer le reste du compost.
Objets du quotidien traités chimiquement:
Les pesticides et herbicides utilisés sur les plantes et les cultures peuvent mettre longtemps à se dégrader naturellement et tuer les micro-organismes du compost.
Produits biosourcés non certifiés :
Méfiez-vous des allégations non étayées ! Sans certification, rien ne garantit la biodégradabilité ni l’innocuité d’un produit.
Excréments d’animaux et protéines (selon les cas):
Pour neutraliser les bactéries, parasites et prions véhiculés par ces matières ou se développant lors de leur décomposition, des températures élevées sont nécessaires, que seuls certains composteurs industriels peuvent atteindre.
Pourquoi faire son propre compost ?
En complément du compostage industriel, le compostage domestique permet de mieux valoriser les capacités de traitement des déchets organiques d’une commune. Les quantités produites étant traitées à la source, cela minimise aussi les transports. Et le compost ainsi produit permet d’enrichir les sols et de séquestrer le carbone atmosphérique.
Comment démarrer son compost en 3 étapes ?

Étape 1 : Choisir une méthode
Trois méthodes principales existent : le compostage en tas, en bac, et le lombricompostage. Le compostage en tas se pratique à même le sol dans un coin du jardin. C’est la solution la plus simple mais la moins rapide et la plus encombrante. Le compostage en bac utilise un composteur, souvent sous forme d’un tonneau facilitant le brassage régulier et limitant nuisances et invités indésirables. Cette méthode convient à tous, même en appartement avec un balcon. Enfin, le lombricompostage utilise des vers rouges pour décomposer vos déchets de cuisine. C’est la solution la plus efficace dans un petit espace mais demandant le plus de soins. Pour en savoir plus sur ces méthodes, consultez cet article : “[Les avantages du compostage domestique : comment composter chez soi ?]”.
Étape 2 : Rassembler les intrants
Il existe deux catégories de déchets organiques : riches en carbone (bruns) ou riches en azote (verts). Un bon équilibre, autour de 1 volume de déchets azoté pour 3 volumes carbonés, assurera une décomposition rapide sans production excessive d’odeurs. Conservez vos différents apports dans des récipients séparés pour faciliter le mélange.
Étape 3 : Surveiller et ajuster
Contrôlez régulièrement l’humidité (autour de 60%) et la texture de votre compost. Si le processus est trop lent, ajoutez des apports verts. En cas d’odeurs, équilibrez avec des déchets bruns. Pour le lombricompostage, vérifiez aussi la température et l’aération, et pensez à nourrir vos vers !
Pour un tutoriel plus complet, lisez cet article “[Guide du compostage domestique en 5 étapes pour débutants]”.
Mon avis sur le compostage
C’est le meilleur moyen de boucler le cycle des déchets organiques. Et le label “compostable” est gage de responsabilité environnementale : en triant ces produits, vous participez à la réduction des ordures ménagères. Mais cela suppose de bien connaître les consignes de tri et les différentes filières de votre commune pour composter au mieux.